Page 13 - Quelques pages de «Dieu, la nature et nous»
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COMPRENDRE                                                19


                  La crise écologique ne se limite pas au réchauffement climatique.
                  Et l’environnement est perturbé par une série de facteurs qui dépassent
                  les émissions de CO .
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                  L’atmosphère                                    Trop souvent, les enjeux écologiques sont vus à travers

                                                                  le simple prisme du réchauffement climatique, lui-même
                  se réchauffe,                                   limité aux seules émissions de dioxyde de carbone.
                                                                  Les individus calculent leur « bilan carbone » ou leur
                                                                  « empreinte carbone », les États signataires de l’accord
                                                                  de Paris (COP 21, 2015) se sont engagés à atteindre la
                  la biosphère                                    « neutralité carbone » en 2050, et ont fixé un « budget

                                                                  carbone » à ne pas dépasser, voire des taxes carbone ; la
                                                                  même année, le verbe « décarboner » entrait dans Le Pe-
                  s’effondre                                      tit Robert, désignant l’action de réduire progressivement
                                                                  les émissions de CO  d’un appareil, d’un lieu ou d’une
                                                                                   2
                                                                  économie.
                                                                     Pourquoi ce gaz est-il devenu l’ennemi public numé-
                                                                  ro un ? Parce qu’il représente à ce jour l’élément le plus
                                                                  mesurable et incontestable de la crise écologique. En
                                                                  réalité, le réchauffement climatique, phénomène d’aug-
                                                                  mentation des températures de l’atmosphère, est dû à
                                                                  l’émission d’une pluralité de gaz à effet de serre (GES).
                                                                  Le dioxyde de carbone en est le principal composant
                                                                  (75 %), mais est loin d’être le seul. Des rapports toujours
                                                                  plus étayés du Groupement d’experts international sur
                                                                  l’évolution du climat (GIEC) confirment cependant la
                                                                  causalité entre réchauffement de l’atmosphère et émis-
                                                                  sions de gaz par l’activité humaine. Le CO  – princi-
                                                                                                      2
                                                                  pal de ces gaz – est devenu le plus petit dénominateur
                                                                  commun sur lequel la communauté internationale a
                                                                  réussi à s’entendre pour mesurer le réchauffement. Les
                                                                  émissions mondiales de GES ont doublé depuis 1970 et
                                                                  ont augmenté de plus de 40 % depuis 1990.

                                                                  Une crise plus large
                                                                  Mais la crise écologique actuelle ne peut se limiter au
                                                                  réchauffement climatique. Bien d’autres phénomènes
                                                                  majeurs sont aujourd’hui constatés, comme le signale
                                                                  une série de travaux toujours plus alarmants de la Plate-
                                                                  forme intergouvernementale sur la biodiversité et les
                                                                  services écosystémiques (IPBES), dite « GIEC de la bio-
                                                                  diversité ».
                                                                     En mai 2019, un rapport élaboré par 145 experts et
                                                                     expertes de 50 pays, avec les contributions de 310 de
                                                                       leurs pairs  , basé sur près de 15 000 articles scien-
                                                                                1
                                               1 000 000                 tifiques ainsi que des savoirs autochtones, est
                                                 d’espèces                particulièrement pessimiste. Il conclut que « la
                                                                          nature décline globalement à un rythme sans
                                                  végétales                précédent dans l’histoire humaine ».
                                                et animales                  Devant le changement climatique, d’autres
                                                sont vouées               facteurs perturbent l’environnement de ma-
                                                                          nière déterminante : les changements d’usage
                                                à disparaître            des terres et de la mer, l’exploitation directe de
             En 2016, les centrales thermiques au                      certains organismes. La pollution et les espèces
             charbon, assuraient encore environ
             40 % de la production mondiale d’électricité.           exotiques envahissantes sont d’autres dangers.








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